Pénurie de main-d’œuvre: des avocats de la DPJ réclament une parité salariale
Élizabeth Dubé | 15 juin 2023
Les avocats de la protection de la jeunesse réclament de meilleures conditions de travail. Devant une pénurie de main-d’œuvre importante et une charge de travail qui ne cesse de s’accumuler, ils craignent que certains de leurs collègues se tournent vers une autre pratique. Ils interpellent maintenant le Conseil du trésor pour obtenir un salaire équivalent aux autres avocats de la fonction publique.
Les avocats de la protection de la jeunesse en Outaouais sonnent l’alarme. Devant une pénurie de main-d’œuvre importante, ils réclament que le Conseil du trésor leur accorde un salaire équivalent à celui de leurs homologues de la direction des poursuites criminelles et pénales.
Le dernier mois, on était 4 avocats sur 8 postes au niveau de la DPJ, donc c’est certain qu’on en arrache, on en fait des heures supplémentaires, puis pourtant notre travail est essentiel.
-Me Claudia Lagacé, avocate pour la direction de la protection de la jeunesse en Outaouais
Selon les données du gouvernement du Québec, la rémunération d’un procureur du DPCP en 2023, se situe entre 70 000 et 162 000 $. À l’inverse, les avocats de la DPJ gagnent jusqu’à 103 000 $ au plus haut de l’échelon salarial, soit 60 000 $ de moins.
À partir du moment où le milieu est moins attrayant, bien à ce moment-là on se retrouve en sous-effectif. La charge de travail devient plus grande.
-Christine Prégent, représentante de l’Outaouais de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux
Questionné à l’occasion de son passage à Gatineau, le ministre de la Justice remet la balle dans la cours du ministère de la Santé.
Ça relève vraiment du ministère de la Santé, puis je pense qu’il y a des discussions entre le ministère de la Santé et du Conseil du trésor.
-Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice du Québec
De son côté, le CISSSO se dissocie des négociations, nous référant plutôt au syndicat et au gouvernement. En réaction, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux accuse Québec de créer un climat défavorable dans la fonction publique en offrant des primes, mais uniquement à certains corps d’emplois.
Le gouvernement à l’heure actuelle utilise une forme de diviser des gens. […] On va créer aussi une forme de petite compétition parce que les gens ne sont pas reconnus à la même valeur.
-Christine Prégent, représentante de l’Outaouais de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux