Agences privées: le ministre de la Santé s’engage à changer la culture du réseau
Élizabeth Dubé | 16 février 2023
Le ministre de la santé Christian Dubé a procédé au dépôt du projet de loi 10 mercredi matin. Le gouvernement espère ainsi mettre un frein à l’usage excessif de la main-d’œuvre indépendante dans le réseau de la santé. Un projet attendu par plusieurs, mais qui passe complètement à côté de la plaque selon des intervenants régionaux.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, se donne trois ans pour changer la culture du réseau de la santé. Une intention noble, mais qui manque totalement la cible selon des acteurs régionaux.
« Le projet de loi il est vide. Je ne vois rien dans le projet de loi qui va faire en sorte que les agences vont diminuer et que le monde vont venir dans le réseau public ».
-Karine D’Auteuil, présidente du syndicat des professionnelles en soins de l’Outaouais
Le ministre mise actuellement sur une approche en phase pour limiter le recours aux agences privées, à commencer par les milieux urbains d’ici la fin de 2023. Les secteurs plus éloignés verront, pour leur part, cette réduction d’ici 2025. Le ministre se garde toutefois un pouvoir discrétionnaire sur cet échéancier puisque l’opération repose entièrement sur l’avancement des négociations des conventions collectives.
« Avec l’offre patronale qu’on a eu récemment, c’est aucunement attrayant là. Les augmentations de salaire qu’il propose, c’est pas ça qui va faire en sorte qu’on va attirer le monde dans le réseau public ».
-Karine D’Auteuil, présidente du syndicat des professionnelles en soins de l’Outaouais
Un autre élément du projet de loi repose dans l’imposition de pénalités aux CISSS en cas de non respect.
« Le gouvernement va imposer des pénalités au gouvernement quand le gouvernement va enfreindre les lois que le gouvernement a mis en place ».
-André Fortin, député de Pontiac et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé
Dans tous les cas, les acteurs du milieu espère que le statut particulier de la région sera prit en considération, question d’éviter une exode vers l’Ontario. Le projet de loi doit encore être voté. Le ministre espère avoir l’appuie de l’opposition.
De son côté, le CISSSO a refusé notre demande d’entrevue.