555, de la Carrière: le propriétaire veut vendre au CISSSO ou à la Ville

Louis-Charles Poulin | 31 mai 2023

L’édifice Saint-Laurent, du 555 Boulevard de la Carrière, inoccupé depuis l’incendie de 2016, pourrait-il servir aux opérations municipales ou au réseau de la santé? L’entreprise propriétaire semble croire que oui. TVA Gatineau-Ottawa a appris qu’elle s’est inscrite aux registres des lobbyistes pour en faire la vente ou la location. La Ville de Gatineau et le gouvernement du Québec sont ciblés comme acquéreurs potentiels.

L’objectif du mandat de lobbyiste de l’entreprise Gestion 555 Carrière est de faire des « propositions et discussions en rapport avec la location et / ou la vente du 555, de la Carrière à la Ville de Gatineau et le Gouvernement du Québec ».

L’entreprise vise précisément le ministère de la Santé et le CISSS de l’Outaouais. Par écrit, le ministère confirme que le propriétaire lui a signifié son intérêt à vendre le terrain et que « le CISSSO est en évaluation actuellement et qu’il est prématuré de s’avancer ». Le CISSSO confirme par écrit et partage « évaluer toutes les possibilités ».

Du côté de la Ville affirme que « pour ce qui est des intentions futures de la Ville, pour ce site ou pour tout autre site, aucun commentaire ne sera émis puisqu’il s’agit d’informations hautement stratégiques ».

Rappelons que l’entreprise les avait déjà approchés, il y a quelques années, en proposant en vain l’endroit pour accueillir le futur hôpital.

Il faut savoir que le litige entourant l’incendie qui s’y est produit est toujours en cours. C’est ce que confirme le gouvernement fédéral qui louait l’édifice où travaillaient des fonctionnaires de la Défense nationale, jusqu’au moment du brasier en 2016. Le fédéral rappelle ne plus être lié à l’édifice et ajoute ne pas avoir de commentaire.

Est-ce que ce litige pourrait freiner les possibles acheteurs? Un expert consulté par TVA Gatineau-Ottawa estime que le site a beaucoup de potentiel.

Ce qui est important lorsqu’on achète un édifice de cette nature là avec son passé, c’est d’avoir une garantie ferme qu’il n’y a pas aucune élément qui empêche la fonctionnalité même de l’édifice. Et la deuxième des choses, c’est qu’il n’y a pas rien en terme de litige qui peut venir vous hanter dans le futur.

-Gilles Levasseur, professeur de gestion et de droit à l’Université d’Ottawa

À noter que TVA Gatineau-Ottawa a tenté de rejoindre le propriétaire et le lobbyiste et nous n’avons pas eu de retour. Les instances du gouvernement du Québec et de la Ville ont décliné nos demandes d’entrevues.