Deux agents du SPVG coupables d’avoir arrêté un journaliste

Amanda Moisan | 7 décembre 2022

Deux agents du SPVG ont été reconnus coupables d’avoir enfreint le Code de déontologie des policiers du Québec suite à l’arrestation du journaliste Antoine Trépanier, en 2018. L’arrestation était « illégale » et représentait un « abus d’autorité » selon le Comité de déontologie policière.

Rappelons que le sergent Mathieu La Salle Boudria et le lieutenant Paul Lafontaine, avaient arrêté le journaliste, alors à l’emploi de Radio-Canada, en mars 2018 à la suite du dépôt d’une plainte de harcèlement criminel. La plainte provenait de la directrice générale des Grands Frères Grandes Soeurs de l’Outaouais, Yvonne Dubé.

M. Trépanier avait tenté d’obtenir ses commentaires pour un reportage sur lequel il travaillait. Il avait fait quelques appels, envoyé un courriel et fait une tentative d’entrevue.

Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) déplore qu’un minimum de vérifications auraient dû être effectuées pour éviter l’arrestation.

« C’est une victoire. C’est un bon rappel aux policiers qu’ils ne peuvent pas arrêter des journalistes n’importe comment, surtout pas un journaliste qui ne fait que son travail. Mais en même temps, ce qui est dommage, c’est que c’est une victoire d’un combat qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Le journaliste ne faisait que son travail. Il demandait une réaction à une personne sur qui il préparait un reportage, qui est tout à fait normal. Donc, c’était vraiment déplorable qu’il ait été arrêté à la suite d’une plainte ».

– Michael Nguyen, président de la FPJQ

Le SPVG affirme dans un communiqué qu’il a été demandé aux policiers de porter une attention particulière aux dossiers impliquant une personne issue du domaine journalistique dans l’exercice de ses fonctions.

« Le contexte de cette décision justifie que nous réitérions à la population, ainsi qu’à la communauté journalistique que le post mortem approfondi que nous avons mené en 2018 a donné lieu à des actions concrètes et rapides pour s’assurer qu’une telle situation ne se reproduise plus. Nous sommes sensibles au fait que le lien de confiance avec notre communauté repose notamment sur la conviction que nous nous acquittons adéquatement de notre travail, que nous faisons preuve de la plus grande rigueur pour veiller au respect des droits et libertés des parties en cause dans toute situation et que nous prenons toutes les mesures nécessaires pour améliorer nos pratiques lorsque des lacunes ou des opportunités sont identifiées ».

-Stéphane Raymond, directeur adjoint aux opérations policières et directeur intérimaire du SPVG