Fillette dans la sécheuse: les recommandations sur sentence faites

Louis-Charles Poulin | 6 juin 2023

Iannick Toussaint, coupable d’avoir enfermé une fillette dans une sécheuse avant de la mettre en marche, pourrait-il éviter la prison? C’est ce que réclame son avocate, qui comme défense prétend que le Gatinois était intoxiqué lors du crime, au point d’avoir complètement perdu la tête. Une version que n’achète pas la Couronne qui, elle, demande une peine d’emprisonnement ferme.

Iannick Toussaint a témoigné mardi au Palais de justice de Gatineau, expliquant que la pandémie l’a plongé en dépression et qu’il a atteint le fond du baril. Après avoir consommé du speed, de la cocaïne et du cannabis, le Gatinois de 32 ans estime avoir complètement perdu la tête le 1er octobre 2021. Il affirme regretter d’avoir alors enfermé une fillette de deux ans, qui faisait partie de son entourage et dont il avait la garde, dans une sécheuse avant de l’activer.

C’est pourquoi Toussaint, qui a reconnu sa culpabilité en cour, explique avoir suivi des thérapies de gestion de la colère et avoir complètement cessé de consommer. Considérant son cheminement, son avocate propose une peine de 24 mois en détention à la maison, assorti d’une probation de 3 ans avec un suivi.

De donner une peine de détention ferme à monsieur Toussaint, ce serait de nier tous les efforts qu’il a fait depuis.

-Me Annie Boyer, avocate de la défense

Du côté de la Couronne, on demande 2 ans de pénitencier suivi de 3 ans de probation et une interdiction de contact avec des mineurs.

Ce sont des gestes en terme d’abus physique sur un enfant extrêmement grave.

-Me Marie-Josée Genest, procureure de la Couronne

En salle de cour, la procureure a d’ailleurs lu une lettre du père de la fillette, où il mentionne qu’« elle était complètement ébranlé comme si son âme avait quitté son corps.» Dans son plaidoyer, la Couronne a aussi remis en doute le niveau d’intoxication de l’accusé.

Selon elle, l’accusé a tenté de cacher son crime en tentant de se débarrasser de la sécheuse le lendemain. Il avait communiqué à la mère de l’enfant pour lui dire que la sécheuse était brisé, ce qui démontre un plan au niveau de ce qu’il a fait, soutient-elle.

Maintenant que la défense et la Couronne ont complété leur plaidoyer, ça revient à la juge de déterminer la sentence adéquate. Sa décision devrait être rendu le 20 septembre.