Guerre en Ukraine : Des noms de rues qui dérangent à Gatineau

TVA Gatineau | 3 mars 2022

La guerre en Ukraine continue d’avoir des échos en sol gatinois. Si bien qu'un citoyen, originaire du pays, demande maintenant à ce que des noms de rues, qui font référence à la Russie, soient retirés.

Olexandr Zinchenko craint pour sa famille en Ukraine, mais se sent complètement impuissant.

« Ils bombardent chaque jour. Mon frère, il se bat là-bas, il a de sa famille, il y a ma sœur aussi là-bas et ça c’est pour moi un choc ».

Il a été tout aussi choqué de constater, en se promenant dans son quartier, que des noms de rues faisaient directement référence à la Russie. Moscou et Saint-Pétersbourg, Capitale et ville du pays qui est à l’origine de cette invasion.

« Ce n’est pas acceptable, dans un pays libre, des noms de rue d’un pays qui est terroriste ».

-Olexandr Zinchenko, Gatinois d’origine ukrainienne

Retirer le nom d’une rue peut constituer une action symbolique dans des circonstances historiques, mais tout aussi actuelles selon cet expert.

« Ce n’est pas une décision au hasard, c’est pour ça qu’il y a des commissions de toponymie, c’est un geste démocratique, donc politique. La Ville de Gatineau, au moment de prendre une décision sur une rue qui s’appellerait Moscou qui est devenue un ennemi par rapport à l’OTAN, alors qu’est-ce qu’on fait avec ce nom de rue ? La réponse, elle se trouve dans la communauté »

-Louis Aucoin, stratège en communication – TESLA RP

Un cri du coeur qui fait déjà son bout de chemin à l’hôtel de Ville de Gatineau.

« Il ne faut pas oublier non plus, il y a une justification derrière la rue qui a été baptisée, donc il faut analyser le pourquoi que cette rue a été baptisée. Il y a beaucoup de démarches qu’il faut faire, il faut y penser alors on va prendre le temps, mais c’est certain qu’on va l’étudier ».

-Gilles Chagnon, président du comité de toponymie à la Ville de Gatineau

Une demande formelle doit être faite auprès de la Commission de toponymie et le processus pourrait même s’accélérer s’il reçoit un appui unanime des élus.

« Si la Ville de Gatineau prenait cette décision, ce serait peut-être la première ou l’une des premières au monde et ce serait un geste qui serait reconnu et peut-être même suivi un peu partout dans le monde », a ajouté M Aucoin.